Des produits aromatisés pour boire de l’eau, une vraie bonne idée ?
C’est nouveau ! Des produits aromatisés prêts à l’emploi permettent d’améliorer notre hydratation. On regarde leur composition de près avec Marie Behar, diététicienne-nutritionniste.
Le saviez-vous ? 77 % des adultes n’atteignent pas l’apport quotidien recommandé de 1,5 à 2 litres d’eau, en plus d’une alimentation équilibrée*. Le risque encouru : une déshydratation, a fortiori en cas de fortes chaleurs, périodes durant lesquelles nous transpirons de manière excessive.
Cet état, qui correspond à un manque d’eau et de sels minéraux, indispensables au bon fonctionnement de l’organisme, peut conduire à l’arrêt des fonctions vitales. Il est à redouter chez le sportif (qui dépense beaucoup d’eau) et les personnes fragilisées par l’âge ou une maladie. Des marques commercialisent désormais pastilles et cubes aromatisés (Lxir Life, Hydratis, Water-drop…) pour aider à boire suffisamment. Et il y en a pour tous les goûts : pêche, fruits des bois, menthe, thé glacé…
Un geste ludique
Ces boissons à reconstituer s’adressent en premier lieu à ceux qui n’aiment pas le goût de l’aqua simplex ou qui oublient de boire, dont les personnes âgées, qui ressentent moins la sensation de soif. Les produits se veulent faciles à utiliser – il suffit de les diluer dans l’eau, et ils sont souvent vendus avec des gourdes colorées. Leur atout principal ? « Ils sont ludiques et incitent à prendre de nouvelles habitudes », selon Marie Behar. La plupart s’inspirent de la composition des solutés de réhydratation oraux (vendus en pharmacies) destinés aux bébés souffrant de gastroentérite. Ils renferment ainsi des électrolytes (potassium, sodium, chlorures, magnésium…) qui assurent une meilleure pénétration de l’eau dans les cellules. Autre point positif, « ces références sont sans conservateurs, sans colorants, sans arômes artificiels ». Côté calories, la facture reste faible car le taux de sucres est minime.
Gare aux sucres transformés
« Le principal défaut de ces “bonificateurs” d’eau tient dans leur ultratransformation », prévient la spécialiste. Si leur composition varie, « on trouve dans nombre de ces solutions de l’acide citrique, un additif utilisé pour améliorer la stabilité, par ailleurs couramment employé dans les sodas ».
Pour une utilisation temporaire
Pour s’y retrouver, attachez-vous à l’ordre des ingrédients : si, par exemple, le sucralose est mentionné en fin de liste, c’est que le produit n’en contient qu’une dose infinitésimale. Une fois la routine d’hydratation acquise, mieux vaut aromatiser son eau soi-même, estime Marie Behar, en y laissant infuser des plantes (basilic, menthe) ou des fruits (pomme, citron, concombre…) de saison, pour profiter de leurs apports en vitamines et minéraux naturels. Considéré comme inoffensif, il peut cependant, s’il y a multiplication des sources d’apport, déclencher des allergies. Autre couac, « la présence de sucres transformés (dextrose monohydraté, maltodextrine) et de sucralose, un édulcorant de synthèse au pouvoir sucrant six cents fois supérieur à celui du sucre, susceptible de générer, chez certaines personnes, une addiction au sucre ». Enfin, si l’on trouve des formules intégrant des vitamines (B, C…) assorties d’allégations santé (vitalité, immunité, etc.), « cela reste des vitamines de synthèse moins bien absorbées que les vitamines naturelles », rappelle Marie Behar. Son conseil : scruter les compositions pour préférer celles qui présentent le moins d’additifs (repérables par la lettre E) et d’édulcorants possible.
Lire l’article dans Version Femina – Interview de Marie BEHAR