maladie cœliaque

Qu’est ce que la maladie cœliaque?

La maladie cœliaque est une maladie auto-immune. Chez certaines personnes, l’ingestion d’une protéine présente dans les farines (blé, orge, seigle) – le gluten – déclenche une réaction exagérée du système immunitaire. Cette inflammation entraîne la destruction des villosités de la muqueuse intestinale. En conséquence, l’absorption des nutriments est plus ou moins réduite, en fonction de l’extension de la maladie. Il ne s’agit pas d’une allergie alimentaire.

Epidémiologie

Les données épidémiologiques montrent qu’il s’agit d’une maladie relativement fréquente. Elle serait présente chez 0,5 à 2% de la population générale. La maladie est deux à trois fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme. La maladie peut se révéler à tout âge avec des formes pédiatriques révélées précocement dans l’enfance ou au moment de l’adolescence, des formes révélées à l’âge adulte, le plus souvent entre 20 et 40 ans mais avec 20% actuellement de formes tardives diagnostiquées après l’âge de 60 ans. Il n’existe pas de données scientifiques concernant le lien entre l’augmentation de la fréquence de la maladie observée depuis 50 ans et des modifications des habitudes alimentaires ou la modification de la composition du gluten.

Diagnostic de la maladie cœliaque

La difficulté du diagnostic repose probablement sur l’hétérogénéité très forte des signes cliniques pouvant révéler la maladie cœliaque. Il existe des formes typiques avec diarrhées, perte de poids, signes de malabsorption de l’intestin grêle (anémie, carence en protéines) qui sont souvent diagnostiqués rapidement. Dans la majorité des cas, les signes cliniques sont atypiques tels qu’une anémie isolée par carence en fer ou en vitamine B12, une fatigue, des troubles intestinaux ressemblant au syndrome de l’intestin irritable (alternance diarrhées, constipation, ballonnements), des douleurs osseuses. Dans ces cas-là, le diagnostic est souvent plus tardif.

Le diagnostic repose sur la détection d’anticorps anti-transglutaminases de type IgA positifs et la présence de lésions intestinales à type d’atrophie villositaire.  Les biopsies duodénales réalisées lors d’une endoscopie digestive haute montrent une augmentation des lymphocytes intra-épithéliaux.

Le diagnostic de maladie cœliaque de l’enfant peut être porté sans réalisation de biopsies. A condition que les symptômes soient typiques et que les taux sanguins d’anticorps soint très élevés.

Prédisposition génétique, condition nécessaire mais pas suffisante

Sans pour autant être une maladie génétique, la présence de gènes a été mise en évidence chez les malades cœliaques. Il s’agit des antigènes d’histocompatibilité HLA-DQ2 et -DQ8 (“Human Leukocyte Antigens”- antigènes des leucocytes humains). La prédisposition génétique est une condition nécessaire mais pas suffisante pour déclencher la maladie. Une infection virale dans l’enfance a été mise en cause dans le déclenchement de la maladie.

Certaines personnes sont plus susceptibles d’être cœliaques. Notamment les apparentés au 1er degré de personnes cœliaques avec un risque de 10 %, celles souffrant de maladies auto-immunes comme un diabète de type 1 (insulino-dépendant), des maladies de la thyroïde et du foie, un vitiligo ou une dermatite herpétiforme ; cette éruption cutanée prurigineuse est l’expression cutanée de la maladie cœliaque.

L’éviction du gluten à vie

Le traitement consiste à éviter toute ingestion de gluten au cours de la vie. Que la maladie cœliaque soit sévère ou légère.

La guérison survient dans l’immense majorité des cas avec une repousse villositaire intégrale après un an environ. A condition bien sur que le régime sans gluten soit le plus strict possible. La première cause d’échec du traitement est la mauvaise observance du régime sans gluten. Elle est repérable par le dosage des anticorps anti-transglutaminase. Il est parfois difficile de suivre à la lettre le régime sans gluten, particulièrement astreignant. En effet, le gluten, souvent utilisé par l’industrie alimentaire, se retrouve caché dans une multitude de produits sous des dénominations différentes, ou même dans certains produits contaminés par des farines lors de leur fabrication.

Un diététicien et les associations de malades telles que l’AFDIAG peuvent être d’un grand secours pour les personnes ne parvenant pas à suivre un régime sans gluten.