C’EST TENDANCE : CONNAISSEZ-VOUS LES FODMAPS? je vous réponds dans la newsletter du magazine Notre Temps.
Chers lecteurs,
Peut-être avez-vous entendu parler des Fodmaps ? Ce mot dérivé de l’anglais désigne un ensemble de sucres qui fermentent au niveau du colon et perturbent parfois la digestion. On fait le point avec Marie Behar, diététicienne, spécialiste des Fodmaps, attachée à l’hôpital Bichat, à Paris.
Marie-Alexandra Desfontaines, journaliste pour Notre Temps.
Qu’est-ce que c’est ? Les Fodmaps (fermentable oligo-, di-, monosaccharides and polyols) regroupent sept familles de sucres à chaines courtes tels que les oligosaccharides, les fructanes, le lactose, le fructose, le perseitol… Certaines personnes (environ 15% de la population) absorbent mal ces sucres car ils fermentent au niveau du colon, occasionnant douleurs abdominales, ballonnements, troubles digestifs…
Où se cachent-ils ? Ils se retrouvent dans toutes les familles d’aliments. Dans les fruits et les légumes (ail, échalote, artichauts, asperges, pommes, poires, raisins…), les céréales (blé, seigle, orge…), certains produits laitiers (lait et yaourt d’origine animale), les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots blancs…), les sucres (miel, sirop d’agave)…
Quels aliments en sont dépourvus ? Parmi les fruits et les légumes : les carottes, les blettes, les salades, les concombres, les kiwis, les clémentines… Côté céréales : le quinoa, le riz, le millet, le sarrasin. À savoir, le beurre ne comporte pas de lactose tout comme le brie ou le camembert. Il existe également des laits et des yaourts de vache sans lactose. Les viandes et les poissons ne renferment pas de Fodmaps.
Que faire si je suis concernée ? Marie Behar, diététicienne spécialiste des Fodmaps, attachée à l’hôpital Bichat à Paris, est formelle : “Il ne s’agit absolument pas de supprimer à vie de son alimentation tous les ingrédients qui contiennent des sucres fermentescibles, au risque de sensibiliser davantage l’équilibre du microbiote intestinal. Il est conseillé d’être accompagné par un spécialiste afin de suivre un protocole précis qui comprend trois étapes. Dans un premier temps, pour apaiser les intestins, il s’agit de retirer temporairement les aliments qui provoquent des troubles digestifs. Certains patients souhaitent en rester là car ils ressentent un réel mieux-être, jusqu’à 80%, sans aucune prise de prise de médicament. Mais il faut poursuivre. Deuxième étape, on fait une série de tests afin de repérer les aliments qui font réagir. En effet, on n’est pas forcément intolérants à tous les Fodmaps. Dernière étape, on réintroduit tous les aliments, même ceux qui occasionnent des gênes, mais on les consomme en petite quantité, en regard du seuil de tolérance. C’est du sur-mesure.”
Les bons gestes au quotidien : Marie Behar recommande de faire preuve de bon sens : “Privilégiez avant tout les produits de saison, le fait maison et éviter les aliments ultra-transformés (chips, sodas, charcuteries industrielles…). Il est également important de varier ses menus afin d’éviter d’être confronté au quotidien aux mêmes aliments potentiellement gênants. Et surtout, de s’écouter, d’être attentif à tous les signaux que notre corps nous envoie.”
